Auteur: Adelina Moral
Date de publication: novembre 19, 2017

Russe veto sur la recherche chimique en Syrie

La Russie a opposé aujourd’hui son veto au Conseil de sécurité des Nations unies à la poursuite du groupe d’experts internationaux qui enquêtent sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie. Le « non » de la Russie, qui critique les méthodes d’enquête après avoir blâmé le régime syrien pour plusieurs attaques avec des armes prohibées, a arrêté un texte dirigé par les États-Unis. La résolution visait à proroger le mandat des experts d’un an, qui expire à minuit, et a reçu 11 votes favorables, deux abstentions (Chine et Égypte) et deux voix contre (Russie et Bolivie).

« Quel dommage que la Russie se soit révélée comme un gouvernement dont la loyauté est envers le régime syrien et non la vérité ou la protection de civils innocents », a dénoncé l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, immédiatement après le vote. C’était aujourd’hui le dixième veto russe au Conseil de sécurité sur le conflit en Syrie, où Moscou soutient le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad.

Une position ferme et controversée

La Russie a également élaboré un projet de résolution qui prolonge l’enquête, mais apporte d’importants changements à son fonctionnement afin de remédier à ce qu’elle considère comme un mécanisme partiel et politisé. La majorité des pays ayant voté contre, la délégation russe a décidé au dernier moment de retirer sa proposition sans vote. Le blocus imposé au Conseil de sécurité met fin pour le moment à l’enquête internationale sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie.

Le mécanisme conjoint ONU-Organisation des Nations Unies pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), connu sous le sigle JIM, a été lancé en 2015 avec le soutien de toutes les puissances, y compris la Russie. Les experts ont accusé le régime syrien et l’Etat islamique (EI) d’attaques chimiques dans plusieurs rapports, qui ont été fortement critiqués par la Russie ces derniers mois. Ce dernier, relâché fin octobre, a indiqué que Damas était responsable de l’attaque perpétrée en avril dernier contre la ville de Jan Shijún, qui a fait plus de 80 morts et conduit les Etats-Unis à lancer des dizaines de missiles contre la base militaire syrienne à partir de laquelle, selon Washington, l’action a été organisée.

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